14.06.2013

Par Joël & Sean Luzi1

 

 » Cookies cœur fondant, petits sablés, vaches à boire… Si leurs secrets de fabrication sont dévoilés dans « le livre de nos chouettes recettes gourmandes et (encore) secrètes », une recette clé manque cependant à l’appel : celle du climat émotionnel positif qui règne dans cette entreprise. Décryptage.

 

#1 – Recruter des profils dynamogènes

#2 – Cultiver l’esprit « Out of the box »

#3 – Insuffler l’esprit tribal

#4 – Créer l’écosystème favorable

#5 – Encourager l’esprit entrepreneurial

#6 – Réhausser le niveau d’exigence

#7 – Inspirer les individus

#8 – Positionner l’Humain au cœur du business

#9 – Storytelliser le business

#10 – Être cohérent avec ses valeurs

 

 

#1 – Recruter des profils dynamogènes

Une personne dynamogène est quelqu’un qui augmente l’énergie, l’ardeur, l’activité de l’entité dans laquelle elle évolue. D’une certaine manière, c’est une borne énergétique qui va alimenter l’organisation et diffuser de l’énergie auprès des individus qui la côtoient. L’entreprise Michel et Augustin a pour habitude de nommer ses employés « trublions ». Parmi les synonymes de ce terme, il faut citer « agitateur » et « excitateur ». Ce que recherche avant tout cette organisation et qui est par ailleurs très perceptible lorsque l’on s’immerge dans leur écosystème de la Bananeraie, est d’enrichir leur ressource humaine à l’aide de personnalités à haut pouvoir énergétique. Les collaborateurs ne sont plus seulement des exécutants qui assument une fonction. Parce qu’ils ont été « castés » à partir de ces critères n°1 – leur enthousiasme, leur joie de vivre, leur gout de l’effort – ils dépassent le statut de simples employés et évoluent plutôt comme des particules électriques au service d’un système dynamique.

 

Qu’apportent réellement ces profils dynamogènes à l’organisation ?

De l’énergie émotionnelle. La joie, la sympathie, l’enthousiasme, l’optimisme, l’ardeur, la fierté, la fougue. Voire, l’impétuosité. Autant de fréquences émotionnelles auxquelles il est possible de vibrer. Autant de traits de personnalité qui fournissent de l’énergie à l’entreprise. La philosophie de recrutement est donc destinée avant tout à détecter et intégrer des profils énergétiques plutôt que des individus énergivores.

La quarantaine de personnes croisées ce jour là au siège de la marque semblaient toutes correspondre à ce profil. Une vingtaine de femmes et autant d’hommes qui apportent bien plus que leur seul bagage technique. Des bornes énergétiques chargées d’émotions positives qui alimentent à la fois l’entreprise mais aussi les autres collaborateurs. Car ce qui est intéressant en matière d’émotions est qu’elles sont contagieuses, qu’elles se propagent d’une personne à l’autre. Il se produit également un effet boomerang : une fréquence émotionnelle positive ou négative émise par un individu engendrera un écho répercuté par l’entourage. Le fou rire déclenche le fou rire tout comme la colère induit un écho de peur ou de contre-attaque.

Écoutons ce que nous confie Charlotte, responsable des relations clients, partenariats et réseaux sociaux, qui évolue dans l’univers Michel et Augustin depuis dix mois : « Nous nous côtoyons souvent en dehors du travail car il existe une entente naturelle entre nous. Cela vient du fait que le recrutement est pointilleux, que l’on possède des valeurs communes et que l’on se retrouve sur plein de choses : sport, gout de l’effort, sympathie, joie de vivre. Il arrive souvent qu’une franche rigolade se propage dans la bananeraie, et cela peut durer facilement un quart d’heure ».

Bien entendu, ce climat émotionnel particulier peut ne pas convenir à tout le monde. Certains profils, quand bien même ils seraient extrêmement compétents, peuvent ne pas s’épanouir dans ce type d’écosystème. « Augustin dit qu’il y a des terreaux dans lesquels on évolue bien. Tout le monde ne vas pas forcément trouver le sien chez nous, ça ne convient pas forcement à tout le monde, il arrive parfois que le terreau et la graine ne matchent pas », confie Aurélie, la responsable RH.

 

Témoignages de trublions :

Aurélie : « Notre critère de recrutement n°1 ? Des gens sympathiques qui s’adaptent à notre environnement et qui diffusent de la joie et de l’enthousiasme ».

Nicolas, responsable du contrôle de gestion : trublion Michel et Augustin depuis un peu plus de deux ans, il explique que « nous n’avons pas de matrice stricte de recrutement, nous privilégions à fond la personnalité. L’intuition joue beaucoup ».

Florian, chef de secteur depuis deux ans : « on m’a jugé sur ma singularité et sur ma façon de promouvoir qui je suis » (…) « Le rire est l’émotion contagieuse par excellence ! »

 

 

#2 – Cultiver l’esprit « Out of the box »

Avoir l’esprit « Out of the box », c’est être capable d’envisager une idée, un concept, un problème de manière décalée. C’est l’aptitude à s’affranchir des conventions, des normes, des usages et des croyances dominantes pour créer de l’original, de l’anticonformiste, de l’exclusif. Très souvent l’apanage des créatifs et des artistes, cette faculté à « penser en dehors de la boîte » n’en est pas moins une compétence qu’il est possible de cultiver chez tout un chacun. Profondément émotionnel car sous-tendu par un fort désir de se démarquer, cet état d’esprit particulièrement propice à l’innovation constitue une des marques de fabrique de l’entreprise Michel et Augustin.

Les trublions sont régulièrement encouragés à proposer des idées nouvelles, à construire un marketing différent, à imaginer un nouveau défi, à penser hors de cette boîte mentale pour créer une valeur ajoutée difficilement réplicable par les marques concurrentes. « Think different » semble être une valeur prééminente soutenue par les deux fondateurs à laquelle se rallient tous les employés. Une valeur qui les oblige quotidiennement à sortir de leur zone de confort pour débusquer la « sticky idea » susceptible de se propager et de conforter l’image créative de la marque auprès de son public.

Un des avantages que présente cette posture mentale est qu’elle se prête tout particulièrement aux profils dynamogènes. L’agitateur, l’excitateur, le stimulateur, la « borne énergétique » se plait à sortir de sa zone de confort car il s’agit d’une démarche qui requiert beaucoup d’énergie. Or de l’énergie, ils en ont à revendre. Penser out of the box devient alors le moyen d’exploiter son plein potentiel. C’est une des raisons pour lesquelles cet écosystème intellectuellement stimulant peut être extrêmement épanouissant pour ces individus.

Émotionnellement, cette propension à explorer au-delà du « périph créatif » engendre des retombées majeures qui alimentent directement le climat émotionnel positif de l’entreprise. Sollicités, stimulés, excités, inspirés, allergiques à la routine, intellectuellement et conceptuellement challengés. Grâce à cet environnement quotidien où tout est possible, les trublions deviennent force de proposition, brainstormers, inventeurs, accoucheurs d’idées nouvelles. Si beaucoup d’entre elles ne verront jamais le jour, les quelques unes à haute valeur ajoutée nées de ces « coïts neuronaux » – pour reprendre une expression chère au publicitaire Nicolas Bordas – deviendront pour sûr les succès de demain.

Se positionner dans l’originalité agit également de manière très favorable sur le degré d’estime des collaborateurs et donc sur leur sentiment de fierté. L’estime est une ressource émotionnelle de premier ordre. Elle est un des moteurs les plus puissant en ce concerne la motivation des êtres Humains. Fondamentale, l’estime de Ssoi n’est autre que la perception de notre légitimité. Cultiver l’état d’esprit Out of the box dans un environnement peuplé d’individus dynamogènes créé instantanément un sentiment de fierté. Et donc, une fréquence émotionnelle positive propre à optimiser la productivité de l’organisation.

 

Retrouvez l’intégralité de cet article sur Journal du Net Management : http://bit.ly/10Cxsy9 et rendez-vous dans deux semaines sur RHinfo .com pour découvrir la suite de ce décryptage : « l’esprit tribu et l’écosystème propice de la Bananeraie ! 

____________________________ 1 Conférenciers. Auteurs de l’ouvrage « mobilisez vos ressources émotionnelles pour la réussite » à paraître aux éditions Dunod. www.intelligence-emotionnelle.fr

 

 

#3 – Insuffler l’esprit tribal

Au sein de l’entreprise Michel & Augustin, les employés jouissent d’une étiquette toute particulière : ce sont tous des trublions. La proximité lexicale avec le mot « tribu » est frappante.

Il est intéressant de voir comment cet esprit tribal va concourir à alimenter la fréquence émotionnelle positive au niveau de l’organisation.

Faire partie d’une tribu c’est comme faire partie d’une grande famille. Cela génère deux sentiments clés à savoir le sentiment d’appartenance et de sécurité. Le premier renforce l’estime de Soi. Il nous envoie un message clair qui dit en substance : « ta légitimité, ton utilité ainsi que ta valeur sont validées socialement  par un groupe de pairs ». Ce sentiment est très profond car il nous vient de loin, c’est notre fibre espèce qui résonne en nous. D’ailleurs, lorsqu’en des temps anciens un individu était banni du village, cela revêtait un caractère dramatique car le fait d’être exclu, reconnu illégitime ou indésirable, était bien souvent de très mauvais augures…

Le sentiment d’appartenance revêt donc un caractère extrêmement important car il atteste envers l’individu qui le ressent de sa légitimité sociale. N’oublions pas que « l’homme est un animal social » et qu’à ce titre, tous les indices qui confortent sa position dans un groupe sont perçus de manière éminemment positive. En ce sens, ce sentiment clé joue un rôle de premier ordre dans la constitution d’un climat émotionnel positif.

Insuffler l’esprit tribal, par  des actions concrètes facilement interprétables par les membres du groupe, va générer une énergie émotionnelle très contagieuse.

 

Ce sentiment d’appartenance va jouer sur deux tableaux.

Sur le plan individuel, il va donc comme nous l’avons vu augmenter le niveau d’estime des collaborateurs. Sur le plan collectif, il va souder les membres de la tribu et renforcer les liens affectifs qui peuvent exister entre eux.

 

Second effet bénéfique

Faire partie d’une tribu génère un sentiment de sécurité. Un sentiment à haute valeur ajoutée ! En effet nos sociétés actuelles, malgré l’apparente opulence qu’elles affichent, se révèlent être fortement anxiogènes : journaux télévisés apposant une loupe sur les évènements négatifs, sentiment d’insécurité vécu dans les zones périurbaines, sphère d’intimité maintes fois violée aux heures de pointes dans les transports en commun etc. Nombre de situations caractéristiques de nos modes de vie modernes ont tendance à accentuer notre anxiété et à amoindrir notre sentiment de sécurité. Cela fait tellement partie de notre quotidien que nous en sommes souvent inconscients…

Intégrer une tribu et y évoluer une bonne partie de son temps constitue un excellent levier d’épanouissement personnel et professionnel. Cela vient en partie du fait que l’individu y trouve des repères stables, des valeurs qu’il partage, des personnes qu’il connait et apprend à apprécier.

S’imprégner des énergies positives contenues au sein d’un groupe dans lequel ont se reconnait est un moyen efficace d’accroître son sentiment de sécurité. Partager une aventure collective, un pan entier de sa vie, une vision du monde avec d’autres Hommes et Femmes fournit un message émotionnel clair, facilement interprétable par tout être Humain : don’t worry, be happy !

Précisons également que ces sentiments d’appartenance et de sécurité, corolaires de l’esprit tribal, sont un formidable antidote contre le stress.

En effet, tout comme il est difficile de ressentir simultanément de la joie et de la colère, il n’y a rien d’évident à se sentir à la fois stressé et en sécurité. Les émotions négatives ont tendance à baisser en intensité lorsqu’elles rencontrent une fréquence émotionnelle contraire. Or le stress est corrélé de manière forte au sentiment d’insécurité. C’est la raison pour laquelle insuffler un esprit tribal constitue un moyen efficace de neutraliser les tensions intra et interpersonnelles.

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Témoignages de trublions :

Aurélie, responsable RH : « Le nombre de candidatures renforce, pour ceux qui sont retenus, la fierté de faire partie de l’entreprise ».

« Le Process d’intégration renforce la tribu : quand une nouvelle personne nous rejoint, elle a déjà son PC, sa place et son numéro de téléphone. Tout le monde à reçu un mail au préalable pour annoncer l’arrivée de la nouvelle recrue. Le tutoiement est instauré dès le début, y compris durant la phase de recrutement, on casse les barrières ».

« On essaye d’être parfait, on envoie un message à la pers deux jours avant son arrivée pour lui dire combien nous sommes impatient de l’accueillir ».

«  Le premier jour débute quasiment à chaque fois par un petit déjeuner d’accueil. La personne possède déjà son adresse mail, elle a même son trublion qui apparait sur le site web ! »

« Puis c’est le « welcome gouter » ou « welcome apero » au bout d’un mois : la nouvelle recrue s’enferme pendant 2h et nous cuisine ce qu’elle veut puis nous faisons un rite initiatique « question pour un trublion ». S’en suit une remise solennelle du tablier orange avec son nom brodé dessus. Ca y est, la personne fait partie de la tribu ! »

 

Charlotte, responsable des relations clients, partenariats et réseaux sociaux : « Quelles sources de plaisir ? Les déjeuners tous ensemble quasi quotidiens ».

« Les fondateurs donnent beaucoup d’importance à la tribu et peuvent parfois se mettre volontairement en retrait, notamment lors des events ».

Amaury, responsable du développement commercial : « On est aussi content d’aller au travail parce qu’on va retrouver des gens qu’on aime bien ».

Nicolas, responsable du contrôle de gestion : « Beaucoup de bienveillance, pas de rivalité latente, de la transparence ».

Florian, chef de secteur : « Je me sens en sécurité parce que tout se dit et que l’on communique entre tous les services ».

« Les évents régulier permettent de saisir tous les messages de l’entreprise, il n’y a pas de non dits ».

Amaury : « Je ne me sens pas beaucoup stressé mais lorsque cela arrive, la soupape c’est les collègues. C’est le partage qui dilue la tension ».

« Ce qui est sécurisant, c’est que l’on a à peut près tous les mêmes valeurs ».

 

 

#4 – Créer l’écosystème favorable

Baptiser le lieu où l’on travaille « bananeraie » est loin d’être anodin.

Notre cerveau accorde une grande importance aux mots que nous utilisons. Tout simplement parce qu’un mot est une manière d’encoder une réalité, de lui donner une signification, un sens. Le fait que les trublions aient banni l’utilisation du mot « bureau » a donc des conséquences sur la façon dont ils perçoivent leur environnement de travail. Le terme qu’ils ont choisi est coloré, fun, sympathique. Il respire les tropiques, la chaleur, l’exotisme… Créer un écosystème favorable commence par là. Bien entendu, toutes les entreprises n’auront pas autant de  latitude pour encoder leur réalité mais la démarche a l’avantage de pouvoir être répliquée dans un espace plus restreint de type unité, antenne, agence ou autre.

 

Vient ensuite la notion d’espace ouvert.

Sujet pour le moins débattu quant à savoir si le modèle est pertinent ou non, l’open space n’en demeure pas moins un lieu qui présente un avantage certain : favoriser la contagion émotionnelle. Bien entendu, si la fréquence vibratoire est négative (colère, stress, inquiétude), cela engendrera des effets indésirables. En revanche, si la population est de type profils dynamogènes, que la posture out of the box y est encouragée et que l’on y insuffle un esprit tribal, ce genre de lieu devient une formidable caisse de résonnance. Un écosystème au sein duquel les émotions et sentiments positifs tels que la joie, l’enthousiasme, l’optimisme et le rire pourront se diffuser.

N’oublions pas que nous parlons ici de phénomènes éminemment Humains et que le facteur déterminant est donc la sympathie (dans son sens « synchronisation émotionnelle »). Nous possédons tous des neurones « miroirs » qui réagissent instantanément lorsqu’ils détectent une charge émotionnelle. C’est ce qui provoque les pleurs en cascade dans les écoles maternelles ainsi que les crises de fou rire lorsque nous sommes en présence d’une personne qui en est victime. Un lieu de travail ouvert, parce qu’il ne met aucun obstacle entre les individus, est donc par nature propice à la prolifération d’émotions positives. Il constitue un cadre adapté à l’instauration d’un climat émotionnel positif.

 

Saupoudrez le tout de couleurs, de petites phrases drôles et sympathiques collées à divers endroits, de pôles de convivialité (bar à biscuits) et vous obtiendrez un écosystème à la fois agréable et fonctionnel au sein duquel l’épanouissement devient possible. Bref, un lieu qui donne « la banane ».

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Témoignages de trublions :

Charlotte : « Quand on arrive, on nous donne les clés dès le premier jour ! La société nous fait confiance tout de suite, la bananeraie devient un lieu de vie dans lequel on est libre, on arrive quand on veut, on part quand on veut, même le weekend ! »

« Joggeuse régulière, on m’a dit « tu peux aller courir quand tu veux »,  j’ai trouvé ça génial ! On part vers 12h30 et on revient vers 13h30 ».

« La bananeraie apporte de la décontraction, du bien-être, de l’efficacité, de la créativité ».

« Parfois,  quand j’ai envie de partager quelque chose, je prends le mégaphone ! »

Nicolas : « Un environnement joyeux, animé, on ne se prend pas au sérieux même si on bosse beaucoup ».

Florian : « Le rire est l’émotion contagieuse par excellence ! »

 

 

#5 Encourager l’esprit entrepreneurial

L’esprit d’entreprendre est une configuration mentale et émotionnelle propice à la performance. C’est un état composite : plusieurs leviers doivent être actionnés tels que l’audace, l’optimisme, le désir, l’autonomie, pour n’en citer que quelques uns.

Une organisation qui encourage cet état d’esprit, qui fournit les moyens à ses employés de s’en approprier les valeurs et qui prône que chacun est « le patron de son propre chantier » va obligatoirement favoriser l’émergence d’un écosystème entrepreneurial.

En la matière, l’autonomie est un levier émotionnel qui libère les énergies. Parce qu’il alimente directement et abondamment le sentiment de liberté, il créé les conditions de la performance et de l’innovation. Un talent bridé, contraint dans ses marges de manoeuvre, entravé dans l’exploitation de son potentiel par un cadre trop rigide ou une hiérarchie trop lourde ne sera pas en mesure de s’exprimer pleinement. Il est important de prendre conscience que la non autonomie ainsi que que le sentiment de non liberté sont extrêmement inhibiteurs et qu’ils empêchent les individus de donner la pleine mesure de leur talent.

 

Les conditions nécessaires

Bien entendu, encourager l’esprit entrepreneurial n’est pas sans danger. Si les objectifs sont flous, que la vision des leaders est incohérente et que les valeurs de l’entreprises ne sont pas alignées, il sera dangereux de donner une trop grande liberté aux salariés car ceux-ci agiront comme des electrons libres, incapables de converger vers des ambitions communes.

 

L’autonomie oui. Mais l’autonomie avec du sens. 

Le désir et le plaisir sont deux autres composantes émotionnelles qui s’activent lorsque le sentiment de liberté est présent. Parce qu’il se fixe lui même ses propres limites et qu’il bénéficie de la confiance de l’entreprise, le collaborateur est enclin à placer la barre plus haut, à tendre vers des buts élevés. Il jouit d’une énergie supérieure parce que ses sources de motivation sont intrinsèques, parce qu’il va chercher celles-ci en lui plutôt que d’attendre que l’on les lui donne. L’individu chez qui l’on cultive l’esprit d’entreprendre aura tendance à se connecter à ses propres valeurs et à puiser dans ses véritables ressources personnelles.

A l’inverse, une personne qui possède un sentiment d’autonomie déficitaire sera plus attentiste et bénéficiera de moins d’energie propre : le désir n’est jamais aussi puissant que lorsqu’il nait au fond de nous-même. Il constitue alors une formidable source de motivation et d’action propice à alimenter l’esprit entrepreneurial.

Qui plus est, cette liberté d’esprit qui est la marque de fabrique des leaders et des personalités charismatiques va engendrer des effets secondaires très positifs sur l’estime des collaborateurs. Lorsque le top management considère ses ressources Humaines sous le prisme “intrapreneurial”, cela a pour effet de responsabiliser les individus. Ils deviennent donc chef de leur business unit et responsables des réussites comme des revers. Cette posture alimente fortement l’estime des employés car elle sous entend que l’entreprise leur fait entièrement confiance. Voilà pourquoi le fait d’encourager l’esprit d’entreprendre en interne est vecteur de performance : cela dope l’estime et la confiance et induit une configuration émotionnelle solide sur laquelle il est possible de bâtir des aventures ambitieuses.

 

Ingrédients solubles

La notion de plaisir liée au sentiment d’autonomie se révèle être un formidable carburant émotionnel. Il est en effet évident que le fait de jouir quotidiennement d’une certaine latitude dans son travail est de nature à procurer du plaisir. Celui-ci agit tel un morceau de sucre plongé dans un café, il se dilue dans l’entreprise et y rehausse du gout : le gout d’entreprendre et de contribuer à une aventure collective. Là encore, la contagion émotionnelle joue pour beaucoup : l’autonomie, le sentiment de liberté, le désir, le plaisir. Autant de fréquences émotionnelles dans lesquelles va infuser l’ensemble des collaborateurs et qui vont renforcer le climat émotionnel positif de l’organisation.

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Témoignages de trublions :

Michel, cofondateur : « Il y a fondamentalement une sensibilité particulière des employés à l’aventure entrepreneuriale »

Aurélie, responsable RH : « une culture d’entrepreneur avec deux fondateurs qui insufflent cet esprit (…) où chacun est patron de son secteur, de son chantier (patron du chantier vente, du chantier comptes clés, du chantier produit etc). »

Un des trois critères de recrutement est le côté entrepreneur que l’on appelle « brillant », c’est à dire ête visionnaire, sortir de ses ornières, aller plus loin ».

Charlotte, responsable des relations clients, partenariats et réseaux sociaux : « Changer de boite ? j’y ai pensé mais une fois que l’on vit cela comment vivre autre chose derrière. Je pense plus à une aventure personnelle ».

Amaury, responsable du développement commercial : Je me sens totalement autonome et libre, libre de décider mes orientation et ma stratégie (…) à l’extérieur je m’identifie plus comme un entrepreneur ».

Nicolas, responsable du contrôle de gestion : On est très très responsabilisé, pas de micro-Management, une grande importance est accordée à la prise de responsabilité (…) on est là pour créer notre propre job, je suis l’artisant de ce que je veux faire ».

 

 

#6 Réhausser le niveau d’exigence

Corrolaire logique de l’esprit entrepreneurial, l’exigence est une notion clé du dispositif Michel et Augustin.

Se montrer exigeant envers ses collaborateurs suppose avant tout de leur donner les moyens d’exprimer leur potentiel. Cadre de travail, outils technologiques, moyens financiers et Humains, mais aussi disponibilité, support documentaire et formations. L’exigence ne se décrète pas, elle se cultive. C’est un curseur que l’on travaille à maintenir en haut tout en s’assurant que les individus soient en mesure d’en assumer la charge.

Une entreprise qui s’efforce de développer la culture intrapreneuriale va logiquement demander plus à ses employés. Il s’agit d’une vraie logique ROIste qui cherche avant tout à obtenir un retour sur investissement. Plus d’autonomie contre plus de performance, plus de confiance contre plus de responsabilité. L’exigence légitime engendre un engagement et un investissement personnel supérieur.

De manière sous jacente à tout ceci existe ce que l’on nomme l’économie émotionnelle. Une forme de marché où s’échangent non pas des valeurs monétaires mais plutôt des valeurs émotionnelles. Il faut savoir que cette économie régit toutes nos relations, qu’elles soient familiales, amicales ou professionnelles. Lorsque vous donnez votre confiance à quelqu’un, vous attendez que votre interlocuteur vous donne la sienne. Idem lorsque vous accordez votre amitié. Constamment, notre cerveau établit une mesure de ces échanges afin de savoir s’ils sont équilibrés, si nous ne sommes pas dans une position bancale, voire lésée par rapport à ce que nous recevons des autres. Et il en va ainsi avec toute la palette émotionnelle et sentimentale qui compose les relations Humaines.

L’exigence qui émane d’une direction vis à vis de ses employés obéit à ce même schéma : pour que cette équilibre fonctionne, il faut que les salariés de l’entreprise aient la perception que ce que l’on attend d’eux soit justifié au regard de ce que l’organisation porte à leur crédit. Impossible de maintenir un niveau d’exigence élevé si l’économie émotionnelle penche en défaveur des collaborateurs. Il faut que l’organisation alimente constamment cet équilibre grâce à de la confiance, de la considération et du respect.

Il est donc primordial, pour toute entreprise qui voudrait intégrer la valeur exigence à son ADN, de veiller scrupuleusement à ce que l’économie émotionnelle qui régit les rapports entre le top management et les employés soit bien équilibrée. Au risque de provoquer un désengagement de ces derniers, en plus que d’occasionner des problèmes de stress.

Rehausser le seuil d’exigence permet également de repousser les limites de la zone de confort. Mécaniquement, les individus seront plus enclin à aller chercher des solutions au delà de cette sphère de commodité. Ce qui se révèle excellent pour l’innovation et pour l’atteinte de performances hors norme. L’émulation collective qu’entraine ce rehaussement de seuil va alimenter de manière très positive le climat émotionnel de l’entreprise, créant un cercle vertueux empreint d’enthousiasme, de gout de l’effort et de sentiment de dépassement de Soi.

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Témoignages de trublions :

Charlotte, responsable des relations clients, partenariats et réseaux sociaux : « Quand on prend un poste, on prend tout ce qui va avec ».

Amaury, responsable du développement commercial : « La culture d’entreprise en trois mots ? Convivialité, amitié et exigence.

L’exigence est ici bien plus forte qu’ailleurs (…) il y a une très forte transparence depuis le début de l’aventure que les fondateurs essayent de préserver (…) l’esprit collectif et non compétitif créé de la sécurité (…) il y a une solidarité : si quelqu’un progresse c’est parce que tout le monde à voulu qu’il progresse.

On vous demande de vous mettre en avant et d’être plus performant que les concurrents, d’avoir toujours une idée nouvelle et ça vaut pour tout le monde, c’est cela qui créé l’émulation.

On est dans une logique de réussite, de croissance, je ne pense pas un seul instant à l’échec du coup ça donne un peu plus confiance.

Revers de la médaille, les petits échecs ne sont pas forcément très bien vécus… parce qu’on devient le maillon qui à dysfonctionné.

Si le côté amitié est confortable, le côté exigence l’est moins car il faut se dépasser en permanence ».

Nicolas, responsable du contrôle de gestion : « La culture d’entreprise en trois mots ? Enthousiasme, dépassement de Soi et acceptation de la différence : chacun garde sont atypicité, met en valeur la richesse de son parcours (…) cet écosystème me pousse à me dépasser, tout le monde rame dans la même direction, on se sent entouré d’une « dream team ».

 

 

#7 – Inspirer les individus

« Inspiration » vient du latin in spiritum, qui signifie littéralement « avoir Dieu en soi ». Etre inspiré, c’est avoir une idée qui vient du plus profond de nous. Mais parfois, quelqu’un ou quelque chose peut être à l’origine de celle-ci.

Dans une entreprise qui érige la créativité et l’innovation au rang de religion, l’inspiration est la faculté de faire émerger des idées nouvelles chez les collaborateurs. Ce « quelqu’un ou quelque chose » qui se pose en catalyseur peut prendre deux formes : un Management particulièrement inspirant et un environnement favorable.

 

Un Management inspirant

Un leader exerce une influence supérieure auprès des personnes qui le côtoient. Il jouit d’un certain charisme. Cela signifie qu’il ou elle est un modèle pour les autres et que son attitude tendra à être contagieuse.

Voilà pourquoi un Top Management qui se montre trop autoritaire et dont émane un important volume de stress aura tendance  à « contaminer » l’ensemble des strates Managériales inférieures par effet de contagion. Difficile de qualifier ce phénomène d’inspiration tant il semble fonctionner selon des dynamiques émotionnelles négatives…

En revanche, un leadership qui exalte des sentiments de fierté, d’appartenance, de courage, d’enthousiasme et d’optimisme aura une influence mille fois plus positive sur le climat émotionnel de l’entreprise car il se positionne dans une logique d’inspiration ! Inspirer revient donc à faire émerger chez ses collaborateurs, par contagion, une large palette d’émotions positives.

La notion de modèle est ici capitale car comment diffuser de l’optimisme si l’on ne l’est pas soi-même résolument ? Comment inspirer du respect si l’on n’en témoigne que trop peu dans son quotidien ? Comment inspirer la confiance si l’on laisse plutôt transparaitre de la méfiance ?

 

Un environnement favorable

Le lieu dans lequel vous évoluez peut éteindre la flamme ou au contraire attiser votre feu. D’où l’importance de passer l’environnement de travail de vos collaborateur au filtre de l’inspiration : est ce que le mobilier est de nature à favoriser le bien-être et la créativité ou celui-ci représente t’il une entrave à la pleine expression des potentiels ? La couleur des murs est elle plutôt chaude, neutre, froide ? L’art est-il présent au sein de votre entreprise ? La musique d’ambiance qui résonne à longueur de temps dans le hall d’accueil est-elle entrainante ? Favorise-t-elle la détente ?

Etablir une liste exhaustive de tous ces détails qui influent sur le climat émotionnel de l’organisation est un vaste chantier mais constitue une réelle réflexion stratégique s’il l’on se place sur le terrain de l’optimisation de la ressource Humaine. En effet, c’est précisément par le biais de ces détails que se diffusent les valeurs et que se cultive l’inspiration.

 

Témoignage de trublions :

Aurélie, responsable RH : « Nous préférons que les employés vivent nos valeurs plutôt que de les afficher : on n’aura jamais de gros panneau « valeurs ». Plutôt des petites phrases accrochées un peu partout, des « schmilblicks » comme on les appelle. Des formules qui nous ressemblent et qui prônent nos valeurs, qui les inspirent.

Pour la valeur sport, la meilleure source d’inspiration demeure Michel et Augustin eux mêmes car ils sont tous deux sportifs. Depuis quelques mois, un coach vient même deux fois par semaine en nos locaux. Et Augustin organise presque quotidiennement une sortie footing au parc Saint-Cloud qui jouxte la Bananeraie ».

Amaury, responsable du développement commercial : « Michel symbolise l’exigence tandis qu’Augustin représente la créativité. Il a « 1000 idées à la seconde », alors forcement vous avez envie de faire pareil parce que le seul moyen de discuter avec eux passe par le fait que vous aussi vous leur apportiez quelque chose. »

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#8 – Positionner l’Humain au cœur du business

Il existe deux façons de promouvoir une entreprise : la première, plutôt opaque et qui est aussi la plus répandue, consiste à mettre en avant une marque, un service, un produit. La seconde, plus transparente, rajoute un volet Humain en invitant les consommateurs à découvrir qui sont exactement les personnes qui œuvrent en background et qui travaillent quotidiennement à satisfaire leurs envies.

Cela revient à lever le voile sur les composantes Humaines de l’organisation et à tirer partie de cette valeur affective ajoutée pour tisser un lien de confiance avec les clients.

 

Humaniser l’organisation

Mettre un nom, un visage sur les personnes qui composent une entreprise et permettre au grand public de savoir qui sont exactement les troupes qui s’affairent à le satisfaire créé un sentiment de sécurité vis-à-vis de la marque. L’être Humain a peur de l’inconnu et le fait d’accroître la transparence diminue cette insécurité latente.

Humaniser l’entreprise revient à donner sa pleine place aux éléments qui la composent. Afficher la photo des collaborateurs sur le site internet, communiquer de manière transparente sur leurs prénoms, adopter une véritable stratégie de personnification : cela donne une légitimité supérieure aux employés car ils ne sont plus considérés comme de simples rouages invisibles mais bel et bien comme des entités distinctes au service d’une mécanique collective. Chaque maillon de la chaine possède ses spécificités et sa personnalité ce qui renforce l’estime.

 

Ouvrir l’organisation

Il est certes évident que toutes les entreprises ne peuvent pas actionner ce levier au même degré. Il est cependant intéressant d’observer comment le fait d’ouvrir ses portes au public permet d’insuffler du sens au sein des équipes.

Le fait de recevoir plusieurs fois par an, en ses murs, plusieurs dizaines ou centaines de clients permet de corréler l’activité quotidienne avec la finalité de celle-ci. En d’autre termes, le fait de rencontrer physiquement, à fréquence régulière, les clients qui achètent vos produits est de nature à alimenter trois sentiments hautement contagieux et extraordinairement bénéfiques : la fierté, la gratitude et la satisfaction.

Fierté parce que l’employé peut montrer son vrai visage et témoigner de son intégration profonde dans la dynamique collective : il fait partie de la vie de l’entreprise.

La gratitude : le collaborateur reçoit ce sentiment de la part des clients. Parce qu’ils ont été invité à venir en ces lieux, parce qu’on leur offre un instant de convivialité, parce qu’on les convie dans l’enceinte de l’entreprise, les consommateurs témoignent naturellement cette gratitude dont les premiers bénéficiaires sont les salariés de l’entreprise.

La satisfaction vient couronner le tout car elle découle des deux sentiments précédents. Elle provient également du supplément de sens que cela induit. En effet, prendre conscience que ce que l’on fait quotidiennement dans son activité professionnelle est utile et qu’au-delà de ça, cela provoque un feedback empreint d’ondes positives est de nature à accroître le sentiment que le « travail » effectué recèle une véritable finalité qui plus est valorisante. Et cela a pour effet direct de maximiser l’engagement des salariés et d’alimenter l’organisation en émotions positives.

Témoignages de trublions :

Aurélie, responsable RH : « Le fait de savoir que Michel et Augustin sont des gens qui existent en vrai, pour les consommateurs, est quelque chose d’incroyable ! Ils peuvent les rencontrer. Et peuvent même les toucher ! (rire).

J’aimerai beaucoup mettre en place une action solidaire avec l’équipe : proposer une journée tournée vers les autres avec un supplément de sens par rapport à la pure incentive, une démarche plus altruiste.

Tout ce que gagnent Michel et Augustin lorsqu’ils donnent des conférences est reversé à une association caritative.

Les consommateurs font partie de l’aventure au quotidien. Par exemple, lorsque qu’un de nos consommateurs a gagné un an de cours avec un chef pâtissier à la bananeraie pour pouvoir passer son Cap pâtisserie »

Charlotte, responsable des relations clients, partenariats et réseaux sociaux : « Quand je réponds à un client, mon objectif n°1 est de le satisfaire. L’objectif n°2 est de le faire sourire ».

Amaury, responsable du développement commercial : « Nous ne mettons pas de masque, les gens sont tels qu’ils sont chez eux ! »

Florian, chef de secteur : « On apprend tous des erreurs des autres, le côté challengeant est de pouvoir s’exprimer comme on est dans son métier ».

 

 

#9 – Storytelliser le business

Qu’est ce que bâtir une entreprise sinon écrire une histoire ?

L’entrepreneur le sait pertinemment : avant de créer une marque, un produit ou un service, c’est bien d’une aventure personnelle et collective dont il s’agit. Qu’elle que soit la taille du business – grand groupe, strart-up, PME – tout débute par la volonté de quelques-uns d’écrire une page de l’histoire Humaine.

Apple, avant d’être la marque High-Tech que l’on connait aujourd’hui, fut d’abord le fruit de l’imagination d’un visionnaire qui voulait inventer des produits situés « au confluent de l’art et de la technologie ».

Ben & Jerry, Louis Vuitton et même le Slip Français constituent des exemples d’entreprises qui ont su créer, conserver et diffuser leur histoire. Pour autant, ce n’est pas une mince affaire que de maintenir celle-ci vivace.

En effet, si les naissances de business sont presque toujours empreintes de cette aura, il se révèle beaucoup plus délicat de la préserver sur le long terme. Et c’est là ce qui fait cruellement défaut à nombres d’entreprises : en oubliant leur histoire, elles en viennent à perdre leur identité. Cela est d’autant plus problématique qu’elles se coupent d’un ingrédient clé dans la culture d’un climat émotionnel positif.

Car oui, l’art de raconter une histoire et que l’on nomme communément « storytelling » se révèle être un formidable levier.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le storytelling s’adresse à l’imaginaire et génère plus d’émotions.Notre cerveau est paramétré pour tirer un maximum d’enseignements des expériences vécues par nos semblables. D’où la force des contes, des fables, de la littérature et des films. Mais aussi des anecdotes, des clips et même des histoires drôles !

La seule façon pour nous d’alimenter notre base d’expériences de la manière la plus productive qui soit est de tirer partie des expériences de vie des autres individus. L’évolution nous a donc doté de la faculté de vivre, au travers de notre imaginaire, les situations vécues par nos pairs. Cette belle mécanique s’active lorsque nous sommes face à une histoire et met prioritairement à contribution notre cerveau limbique, ce dernier étant alloué à l’émotionnel.

Veiller à entretenir, optimiser et diffuser l’histoire d’une entreprise permet de créer du sens ainsi qu’une culture, une vision et un univers commun. Cela permet de synchroniser l’imaginaire des Hommes et des Femmes qui composent l’entité. Et par la même de synchroniser leurs émotions !

Parce que l’histoire est éminemment contagieuse et qu’elle ne s’arrête pas aux frontières de l’entreprise, elle constitue un formidable moyen d’évangéliser les clients. Grace au storytelling, tout le monde peut donc adhérer à des valeurs communes et rallier à son tour d’autres individus par le simple fait de diffuser la bonne parole. La culture d’entreprise devient alors une sorte de « religion », un ensemble de croyances possédant une base « historique » partagé par tout un chacun.

C’est donc la qualité de l’histoire que véhicule une entreprise ainsi que de sa propension à diffuser celle-ci quotidiennement au travers toutes les strates – Top Management, employés et clients – qui détermine l’efficience de l’ingrédient storytelling, paramètre clé pour créer un climat émotionnel positif intra-entreprise et pour renforcer le côté unique et enchantant de l’expérience client.

Témoignages de Trublions :

Charlotte, responsable des relations clients, partenariats et réseaux sociaux : « J’ai l’impression de faire partie d’une aventure différente.  Cela stimule la créativité, on se demande comment nous allons pouvoir créer de la magie ! »

« Nous créons tout ceci pour raconter une aventure au quotidien »

« Je remarque qu’il y a beaucoup de curiosité de la part de mon entourage, on me pose beaucoup de questions, mes parents sont heureux que je puisse vivre de telles expériences »

Florian, chef de secteur : « Ce qui me motive c’est de vivre une expérience unique »

Michel, cofondateur : « J’aime les histoires d’entreprise : les aventures Ben & Jerry, fresh samantha, Method et Zappos m’inspirent beaucoup ! »

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#10 – Être cohérent avec ses valeurs

Les valeurs d’une entreprise constituent pour une grande partie l’ADN de celle-ci. La transparence, le bien-être et la sympathie sont, par exemple, des valeurs positives qui alimentent favorablement le climat émotionnel de l’organisation. En revanche, l’opacité, le culte de l’argent roi ainsi que l’autoritarisme peuvent apparaître comme des valeurs moins nobles, susceptibles de générer un climat social de moindre qualité.

Peut être considéré comme écosystème de valeurs l’ensemble des croyances, objectifs et visions que partagent le Management ainsi que la majorité des employés d’une entreprise et qui a pour conséquence de créer une culture commune qui plus est extrêmement contagieuse.

Pour autant, suffit-il d’afficher « transparence, bien-être et sympathie » pour générer un climat d’entreprise empreint de ces valeurs ? L’affaire est en réalité plus complexe…

 

Avant de se matérialiser dans une organisation, une valeur à besoin d’être inoculée. Ce process vise à identifier quelle notion sera hissée au rang suprême puis à instiller celle-ci dans l’esprit de tout un chacun. Mais cela ne suffit pas. Il convient ensuite de cultiver le « terreau favorable », c’est-à-dire d’encourager un ensemble de comportements et de manières de penser propre à favoriser l’éclosion de la valeur choisie. Promulguer que le bien-être est désormais une valeur ne suffit pas, encore faut-il que le Management s’affranchisse des schémas anxiogènes, que les RPS soient régulés et que, par exemple, soit encouragé les pratiques sportives et de détente.

 

Aucune valeur n’éclot si le sol n’est pas fertilisé en amont.

Il est donc crucial, pour toute organisation qui souhaite faire évoluer sa culture d’entreprise, de veiller à ce que ses collaborateurs puissent s’approprier les valeurs prônées. Il faut que celles-ci puissent se vivre et s’expérimenter au quotidien. Qu’elles puissent prendre corps, qu’elles s’expriment sans entrave et qu’elles soient rendues accessibles aux collaborateurs afin que ceux-ci les appréhendent naturellement.

 

C’est donc d’abord sur le terrain, avant de tomber du ciel, que se vivent les valeurs. Partant de là, il est évident que la moindre incohérence entre celles-ci et les situations concrètes rencontrées quotidiennement est de nature à semer la confusion. C’est le cas par exemple, lorsqu’une entreprise érige le développement durable à un rang ultime alors même qu’en coulisse, les services de reprographie semblent fonctionner selon des process totalement contraires aux intérêts environnementaux…

En fonction de sa gravité, cet écart entre valeurs et pratiques quotidiennes peut miner le climat émotionnel d’une entreprise. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’être Humain, lorsqu’il détecte cette forme d’incohérence, a tendance à ressentir de la méfiance. Un sentiment énergivore qui se trouve à l’opposé de la confiance et qui possède la fâcheuse habitude d’altérer cette dernière.

 

Mieux vaut donc assumer deux ou trois valeurs en veillant à cultiver un terreau favorable à celles-ci que d’en afficher cinq, huit, voire dix en fermant les yeux sur ce qui constitue leur véritable terrain d’expression : l’expérience que font les employés de leur entreprise et la façon dont ils la vivent quotidiennement au travers de leur participation au projet global. C’est de là que naît le sentiment de confiance, pilier d’un climat émotionnel positif au sein duquel peuvent s’exprimer pleinement les talents.

« Nous préférons que les employés vivent nos valeurs, qu’ils les ressentent au quotidien, plutôt que de les afficher. Nous n’aurons  jamais de gros panneau estampillé « valeurs »  – Aurélie, responsable RH.

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Recruter des individus dynamogènes et cultiver l’esprit « Out of the box ». Insuffler l’esprit tribal tout en créant un écosystème favorable. Encourager l’intrapreneuriat en prenant soin de rehausser le niveau d’exigence. Inspirer les individ

us et positionner l’Humain au cœur du business. Storytelling l’aventure Humaine qui porte l’organisation et maintenir la cohérence dans les valeurs. Autant de leviers qui permettent d’instaurer un climat émotionnel positif propice à la performance, à la réduction des RPS et à la fidélisation des Talents. De nombreux bénéfices directs propres à augmenter significativement les résultats de l’entreprise avec au final, un retour sur investissement clair et quantifiable. En effet, favoriser un climat émotionnel positif, c’est aussi valoriser l’image de la marque vis-à vis des clients. Par contagion affective, cela rend les produit et services plus sympathiques, plus fun et donc plus désirables. Auprès des candidats et du vivier de collaborateurs potentiels, optimiser ce climat émotionnel permet de valoriser fortement la marque employeur.

 

Un grand merci à l’entreprise Michel et Augustin ainsi qu’à ses sympathiques Trublions pour nous avoir ouvert les portes de leur Bananeraie et ainsi permis de mener à bien ce décryptage. « 

 

Joël et Sean Luzi.