Eh oui il y a 100 ans déjà, avec l’aide de l’ingénieur Frederic Taylor, à l’origine de l’organisation scientifique du travail, Ford invente le « travail à la chaîne » pour optimiser la production de ses voitures. Invention qu’il attribue à sa visite de l’abattoir de Chicago, pionniers réels de cette organisation du travail.

« Le 7 octobre 1913, ses ingénieurs mettaient en place la première ligne de montage, encore grossière, qu’empruntait la Modèle T, tirée par un treuil le long d’une corde dans l’usine flambant neuve d’Highland Park. Pour la première fois, les 140 ouvriers impliqués dans la tâche n’avaient plus à venir à la voiture. La voiture « venait » à eux, prenant forme au fur et à mesure qu’elle progressait le long de la ligne. »

Plusieurs objectifs derrière : augmenter les gains de productivité, attribuer une partie de ces gains aux travailleurs concernés, standardiser pour produire en grande série, baisser les prix des voitures fabriquées et démocratiser l’accès à ses voitures jusqu’à lors exclusivement réservés à une classe privilégiée.

Le travail à la chaîne permit au constructeur de faire passer le prix de la Modèle T de 850 à 260 dollars. Ford a fait passer le temps de fabrication de la Ford Modèle T de 12 heures et demi à 93 minutes. De 100 voitures fabriquées par jour, il est monté à 1 000 unités.

En ce sens, Ford est à l’origine de LA révolution majeure qui a permis aux masses d’accéder à l’automobile (avec la Ford T surnommée « Tin Lizzie » ou « Flivver » aux Etats-unis) en créant une rupture fondamentale dans les méthodes traditionnelles de fabrication.

Cependant le travail devenant répétitif, voire monotone et les conditions de travail devenant de plus en plus difficiles, le taux de roulement du personnel connut une ascension vertigineuse. Pour maintenir la cadence sur sa ligne de montage, Ford décida de doubler le salaire minimum, de réduire le temps de travail en inventant la rotation en 3/8. Les employés virent aussi la mise en place de la semaine de cinq jours. Journée durant laquelle Ford pariait que ses ouvriers auraient tout le loisir d’utiliser leur voiture qu’ils pouvaient enfin s’offrir.

Le terme fordisme désigne aussi l’ensemble des procédures par lesquelles les salaires se sont progressivement indexés sur les gains de productivité. Largement inspiré des travaux de , Ford était déjà convaincu qu’une « coopération amicale » entre le patron et les travailleurs pour augmenter la plus-value, permettrait d’accélérer à la fois les bénéfices de l’un et les gains des autres.

Comme tout changement et progrès technique, cette révolution a déclenché de nombreuses controverses et 100 ans d’histoire du management ont suivi cette révolution industrielle.

Histoire à suivre dans nos prochains articles puisque nous essayons régulièrement de mettre en lumière les figures clés du management …