Le tennisman Gilles Simon explique avoir pris conscience d’un mécanisme l’ayant parfois freiné dans sa quête de résultats. Il lui est en effet arrivé, dans certains des grands matches qui ont marqué sa carrière, de ne pas « tout donner », de ne pas tout faire pour décrocher la victoire, quitte à faciliter celle de son adversaire.

Comment expliquer un tel comportement de la part d’un sportif de haut niveau ?

Gilles Simon en fait l’analyse suivante : face à un adversaire coriace, se battre jusqu’au bout revient bien sûr à se donner une chance de gagner… sans toutefois éliminer totalement la perspective d’une défaite qui serait alors lourde de conséquence pour la confiance en soi, car révélatrice des limites de son potentiel.

En d’autres mots, mieux être sûr de perdre en se disant : « il me reste de la marge, j’aurais pu… si vraiment j’avais voulu… » que prendre le risque de découvrir où s’arrête mon talent !

Nul besoin d’être un sportif de haut niveau pour éprouver un tel syndrome.

Qui d’entre nous ne s’est pas trouvé d’excuses pour justifier d’avoir renoncé ou hésité à mener à bien certains projets qui pourtant nous tiennent à cœur ? « Créer une entreprise, écrire un livre, se mettre à la peinture… j’adorerai… mais je n’ai pas le temps, je manque de relations, il faut de la chance, etc… » : toutes les justifications sont bonnes pour cacher cette crainte d’un échec qui enterrerait non pas seulement le projet en question, mais aussi les si belles illusions que nous avons sur ces talents « cachés » !

Antoine Carpentier