Jill Bolte Taylor, chercheuse en neurosciences à Harvard, partage dans son livre* plusieurs découvertes passionnantes sur le fonctionnement de notre cerveau.

Elle nous apprend notamment que notre cerveau est capable de dégrader chimiquement n’importe quelle émotion.

On savait déjà qu’il fallait éviter d’agir sous le coup de l’émotion : quand on n’a pas toute sa raison, on fait ou on dit des choses qu’on risque de regretter ensuite…

Ce qu’apporte le Docteur Taylor, c’est une mesure scientifique du phénomène, plus précise que les habituelles expressions affirmant « qu’un moment de honte était vite passé » ou « qu’il faut laisser la colère retomber avant de discuter… ! »

Sortez vos chronomètres : face à l’émotion de votre interlocuteur, ou à votre propre émotion, laissez le temps au cerveau de faire tranquillement son œuvre. Il est programmé pour ça et le programme ne dure qu’une minute et trente secondes !

Une précision toutefois : le bon fonctionnement du mécanisme suppose de n’être pas soumis au jugement des autres. Le regard d’autrui à cet instant, même s’il se veut bienveillant, peut provoquer un bug dans la bonne marche du programme.

Si vous êtes sous le coup d’une émotion, évitez toute action et toute prise de parole, sortez prendre l’air, respirez, comptez jusqu’à 90, attendez que l’effet de l’émotion se dissipe : la raison reprendra le contrôle…

Si vous êtes face à un interlocuteur en proie à une émotion, évitez d’en rajouter, optez pour l’empathie ou prenez simplement et calmement le large…

* Voyage au-delà de mon cerveau (J.C.Lattès)

 

Antoine Carpentier